Le concept du continuum : Apprendre à ne pas être esclavagistes avec ses propres enfants !
Je suis en train de lire Le concept du continuum de Jean Liedloff, ouvrage de référence du maternage dit « proximal ». Et pour cause : la lecture de certains passages de cet ouvrage m’ont bouleversé, à tel point que jamais je ne considérerai ma relation avec mon fils, et mes relations sociales, plus globalement, de la même manière.
Il serait impossible de résumer ici cet ouvrage tant il est riche d’exemples et de démonstrations probantes, en faveur d’une relation fondée sur le respect de l’individualité de l’enfant. Ceci dit, je vais tenter, pour le lecteur n’ayant idée de ce qui le compose, d’en extraire les grandes lignes.
Ce concept s’appuie sur l’observation des Yékwanas, peuple dit primitif d’Amérique du Sud (nous pourrions revenir sur la notion de primitif, m’enfin) avec lequel Jean Liedloff a passé quelques années.
Ces observations ne l’ont finalement amenée à aucune conclusion scientifique. Jean à tout simplement constaté ce peuple considérait l’enfant pour ce qu’il est : un être à part entière, à qui il est important de faire confiance. Le continuum de l’espèce humaine sait ce qui est bon pour lui, c’est ce qui lui a permis de survivre tous ces millions d’années, donc écoutons-le. Écoutons-nous.
Les enfants Yékwanas sont sereins, heureux. Ils ne pleurent pas, ne se mettent pas en danger, sont autonomes et écoutent les recommandations de leurs parents.
Les parents écoutent leurs enfants, répondent à leurs besoins, leurs font confiance, les aime pour ce qu’ils sont et les respecte. Jamais, ils ne considéreraient que leurs enfants les testent, les manipulent, ou que sais-je encore.
Les bébés ont besoins d’être portés. Les Yékwanas, comme beaucoup d’autres civilisations l’ont compris. Après 9 mois dans un liquide à 37° dans sa maman, comment peut-il supporter d’être laissé seul, sans contact, dans un berceau ? Il ne le supporte d’ailleurs pas, et c’est pourquoi il pleure. De fait, son besoin de contact est intense, si intense qu’il est capable de pleurer des heures, seul dans son lit. Ces pleurs révèlent une véritable agonie, que beaucoup de parents acceptent, tolèrent malgré eux, car ont leur a appris à ne pas « céder » à un enfant. Non. Ce besoin de contact le secoue véritablement et son degré de souffrance se mesure à l’intensité de ses cris.
Que dire de l’éveil de l’enfant porté ? Constamment dans le dos ou sur la hanche de sa mère, l’enfant porté est confronté à mille et une situations, à mille et une odeurs, à mille et un visages. Il voit sa mère cuisiner, il la voit discuter, il l’entend, puis s'endort, parfaitement paisible et rassuré... Il se réveille, toujours contre elle, elle cuisine, discute, vis sa vie… L’éducation silencieuse, en somme. Tout en nourrissant ses sens, son appétit et sa curiosité. Sans compter que la maman, libre de ses deux mains peut vaquer à ses occupations, en présence d’un bébé serein et rassuré.
Le bébé qui reste sur le dos n’en a que faire du plafond. Il n’a que faire, de son truc accroché au dessus de son lit. Les balades en poussette ? Que dire de la cime des arbres et des immeubles qui défilent toujours sous le même angle ? L’enfant pleure et pleure….. Aucun de ses besoins n'est satisfait : ni celui d'être en contact, ni celui d'être rassuré, ni celui d'être éveillé.
Depuis des années, les bébés pleurent pour être pris dans les bras, depuis des années, les parents résistent et considèrent leur enfant comme un ennemi contre lequel il ne faut pas céder. Le message (ces cris) est pourtant on ne peut plus clair !
Résultat de cette lutte : des enfants malheureux, et des parents désespérés par les cris de leurs enfants.
Hier encore : apéro entre amis, heure de passer à table. Mon pote prends son fils de 5 mois et le couche dans sa cage son lit à barreau. Le bébé hurle. Il n’avait manifestement pas envie de dormir. Oui, ce n’est pas parce qu’il est l’heure pour les adultes de passer à table, que les bébés ont forcément envie de dormir ! Au bout de 5 minutes de hurlements, il revient avec le bébé dans les bras en disant, dépité : « il a gagné ». Le bébé est un ennemi, contre lequel il faut essayer de ne pas craquer et quand on craque suit son intuition de parent, c’est qu’on est faible : l’enfant manipulateur a gagné.
Je ne juge pas du tout. Je relate cette expérience à titre d’exemple. Ces comportements justifient le fait qu’il faille rompre avec les théories de nos parents et revenir à des choses essentielles, à l’écoute de nos sens, à l’écoute de nos enfants….
Bref, ceci n’est qu’un aperçu, le concept du continuum aborde bien d’autres aspects de l’éducation et de la vie en société, mais j’y reviendrai, chaque chose en son temps.
Pour l’heure, je retourne à ma lecture et reviendrai bientôt compléter cet article avec en prime, une critique de ce concept parce que hein, tout n’est pas rose non plus, hein.