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Papier Brouillon
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24 janvier 2011

Le concept du continuum : Apprendre à ne pas être esclavagistes avec ses propres enfants !

YequanaSling                   Je suis en train de lire Le concept du continuum de Jean Liedloff, ouvrage de référence du maternage dit « proximal ». Et pour cause : la lecture de certains passages de cet ouvrage m’ont bouleversé, à tel point que jamais je ne considérerai ma relation avec mon fils, et mes relations sociales, plus globalement, de la même manière.

Il serait impossible de résumer ici cet ouvrage tant il est riche d’exemples et de démonstrations probantes, en faveur d’une relation fondée sur le respect de l’individualité de l’enfant. Ceci dit, je vais tenter, pour le lecteur n’ayant idée de ce qui le compose, d’en extraire les grandes lignes.

Ce concept s’appuie sur l’observation des Yékwanas, peuple dit primitif d’Amérique du Sud (nous pourrions revenir sur la notion de primitif, m’enfin) avec lequel Jean Liedloff a passé quelques années.

Ces observations ne l’ont finalement amenée à aucune conclusion scientifique. Jean à tout simplement constaté ce peuple considérait l’enfant pour ce qu’il est : un être à part entière, à qui il est important de faire confiance. Le continuum de l’espèce humaine sait ce qui est bon pour lui, c’est ce qui lui a permis de survivre tous ces millions d’années, donc écoutons-le. Écoutons-nous.

Les enfants Yékwanas sont sereins, heureux. Ils ne pleurent pas, ne se mettent pas en danger, sont autonomes et écoutent les recommandations de leurs parents.

Les parents écoutent leurs enfants, répondent à leurs besoins, leurs font confiance, les aime pour ce qu’ils sont et les respecte. Jamais, ils ne considéreraient que leurs enfants les testent, les manipulent, ou que sais-je encore.

Les bébés ont besoins d’être portés. Les Yékwanas, comme beaucoup d’autres civilisations l’ont compris. Après 9 mois dans un liquide à 37° dans sa maman, comment peut-il supporter d’être laissé seul, sans contact, dans un berceau ? Il ne le supporte d’ailleurs pas, et c’est pourquoi il pleure. De fait, son besoin de contact est intense, si intense qu’il est capable de pleurer des heures, seul dans son lit. Ces pleurs révèlent une véritable agonie, que beaucoup de parents acceptent, tolèrent malgré eux, car ont leur a appris à ne pas « céder » à un enfant. Non. Ce besoin de contact le secoue véritablement et son degré de souffrance se mesure à l’intensité de ses cris.

Que dire de l’éveil de l’enfant porté ? Constamment dans le dos ou sur la hanche de sa mère, l’enfant porté est confronté à mille et une situations, à mille et une odeurs, à mille et un visages. Il voit sa mère cuisiner, il la voit discuter, il l’entend, puis s'endort, parfaitement paisible et rassuré... Il se réveille, toujours contre elle, elle cuisine, discute, vis sa vie… L’éducation silencieuse, en somme. Tout en nourrissant ses sens, son appétit et sa curiosité. Sans compter que la maman, libre de ses deux mains peut vaquer à ses occupations, en présence d’un bébé serein et rassuré.

Le bébé qui reste sur le dos n’en a que faire du plafond. Il n’a que faire, de son truc accroché au dessus de son lit. Les balades en poussette ? Que dire de la cime des arbres et des immeubles qui défilent toujours sous le même angle ? L’enfant pleure et pleure….. Aucun de ses besoins n'est satisfait : ni celui d'être en contact, ni celui d'être rassuré, ni celui d'être éveillé.

Depuis des années, les bébés pleurent pour être pris dans les bras, depuis des années, les parents résistent et considèrent leur enfant comme un ennemi contre lequel il ne faut pas céder. Le message (ces cris) est pourtant on ne peut plus clair !

Résultat de cette lutte : des enfants malheureux, et des parents désespérés par les cris de leurs enfants.

Hier encore : apéro entre amis, heure de passer à table. Mon pote prends son fils de 5 mois et le couche dans sa cage son lit à barreau. Le bébé hurle. Il n’avait manifestement pas envie de dormir. Oui, ce n’est pas parce qu’il est l’heure pour les adultes de passer à table, que les bébés ont forcément envie de dormir ! Au bout de 5 minutes de hurlements, il revient avec le bébé dans les bras en disant, dépité : « il a gagné ». Le bébé est un ennemi, contre lequel il faut essayer de ne pas craquer et quand on craque suit son intuition de parent, c’est qu’on est faible : l’enfant manipulateur a gagné.

Je ne juge pas du tout. Je relate cette expérience à titre d’exemple. Ces comportements justifient le fait qu’il faille rompre avec les théories de nos parents et revenir à des choses essentielles, à l’écoute de nos sens, à l’écoute de nos enfants….   

Bref, ceci n’est qu’un aperçu, le concept du continuum aborde bien d’autres aspects de l’éducation et de la vie en société, mais j’y reviendrai, chaque chose en son temps.

ConceptContinuum

Pour l’heure, je retourne à ma lecture et reviendrai bientôt compléter cet article avec en prime, une critique de ce concept parce que hein, tout n’est pas rose non plus, hein.

 

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Commentaires
P
Coucou, j’aime beaucoup ton ressenti sur ce livre !<br /> <br /> En le lisant, je suis également partie d’un bon sentiment mais ensuite je me suis heurtée à des dires qui m’ont un peu choquée et troublée, j’en parle sur mon blog si ça t’intéresse de lire mon avis ^^ en tout cas j’aurais aimé lire ta critique !<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Jessica
C
Je te le conseille +++ ce bouquin !!<br /> <br /> Ce que je me dis, c'est que l'enfant à aussi besoin de pleurer. D'évacuer, comme on a coutume de dire. Alors quoi ? On écoute l'enfant et on le calme ? Ou on le laisse évacuer la tension ? A-t-il besoin de pleurer ou a-t-il besoin d'être consolé ? C'est difficile d'en juger, quand l'enfant est tout petit. <br /> <br /> Moi je ne m'y fait pas. Au moindre pleur, je vais le chercher, je le berce, et si son angoisse d'être seul est trop forte, il dort avec nous. <br /> <br /> Ca m'a d'ailleurs valu dernièrement un "t'es vachement stressée avec ton fils ! Pourquoi tu vas le chercher, il a à peine pleuré". <br /> C'est normal pour les gens d'entendre un bébé pleurer... C'est pas normal d'aller le rassurer. <br /> On marche sur la tête.
W
Ah le concept du continuum. Je ne l'ai pas lu, j'ai lu pas mal de résumés (sur des blogs, des listes de diffusion, etc) mais ça m'a quand même hyper touché.<br /> <br /> Faut dire que l'idée qu'un enfant qui a passé 9 mois dans le ventre a encore besoin d'être porté par sa mère, c'est tellement EVIDENT. Et tellement mal vu aussi malheureusement. <br /> <br /> Je suis intimement persuadée que ce n'est pas parce que je porte mon bébé aux bras "tout le temps" qu'il ne saura pas être autonome, au contraire, il veut tout le temps être debout et aller explorer, toucher les choses ! Dans la salle d'attente d'ailleurs, je le promène quand je sens qu'il en a marre d'être dans les bras à rien faire... on va voir les portes (il adooore toucher les portes et les serrures) tous les deux. Ca me semble tout à fait naturel, c'est un gosse, il peut pas rester assis sans rien faire, c'est normal quoi, et il ne peut pas encore se déplacer tout seul !<br /> <br /> Je crois que le truc le plus fou, c'est que depuis quelques semaines, j'ai développé une nouvelle manière de le porter, directement sur la hanche, qui me soulage bien le dos et qui utilise cette partie de mon anatomie qui a pu avoir tendance à me complexer avant. Héhé, dans tes dents sale complexe.<br /> <br /> J'ai vécu exactement la même anecdote le week-end dernier avec un couple d'amis dont la fille soi-disant "s'endort depuis toujours toute seule dans son lit"... oui en fait j'ai fini par comprendre qu'ils la laissent pleurer (ils étaient assis à côté en train de jouer à la belote pendant que la gamine (7 mois) hurlait tout ce qu'elle savait) donc forcément au bout d'un moment elle s'endort "toute seule"... ahlala c'était limite insoutenable. Je suis d'ailleurs persuadée depuis la naissance de mon fils que c'est parce que mes parents m'ont laissée pleurer que je souffre d'une si forte angoisse de l'abandon maintenant.<br /> <br /> Bref je te rejoins à 1 000% et j'ai hâte de lire la critique.
C
Tu n'as donc pas envie d'enfant ?<br /> Dans ce bouquin, elle explique que ce sont les frustrations de la jeune enfance (laisser pleurer, ne pas céder, les "non!", le manque de confiance des parents) qui font les névroses de l'adulte. Bref, bref. <br /> Je pourrai te laisser le bouquin à l'occase !
S
Je vois, merci pour les réponses ^^ Et c'est vrai qu'on pourrait avoir peur que l'enfant ne puisse plus se passer de ce contact par la suite mais ça ne semble pas être le cas !<br /> Et oui ça m'intéresse alors que je ne suis même pas sûre que ça m'arrivera un jour (il parait qu'il ne faut jamais dire jamais alors j'évite lol).<br /> Mais j'ai quand même envie de comprendre certaines choses, bizarrement ça me fascine xD Ca me semble être un enjeu tellement important en fait, comment l'enfant se construit, quelles clés on peut lui donner, est-il comme un "bambou" (comme tu l'évoques dans ton autre post) etc. Et les parents transmettent tellement de choses à leurs bébés/enfants sans le savoir... parfois en pensant bien faire on produit tout l'inverse... pas facile, mais c'est tout ça qui fera les futures générations donc c'est forcément important, c'est même peut-être la base de tout. Et là j'aurais envie de rejoindre ton post sur la misanthropie mais j'ai l'impression de tout mélanger ^^; Bref :D
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